I. Introduction


L’ambition, née avec le Bitcoin et portée par la finance décentralisée, de construire une économie sans frontière, qui s’émancipe des systèmes financiers et bancaires traditionnels, nécessite une volonté commune à chaque individu de participer à son développement.

Répartir le pouvoir entre les mains de chacun sans l’intervention d’un tiers de confiance et en l’absence d’une autorité supérieure requiert l’élaboration de nouveaux mécanismes de gérance adaptés et participatifs.

Selon le type d’un protocole et son rôle au sein de l’écosystème, plusieurs options s’ouvrent alors quant à la gouvernance de celui-ci. Nous verrons dans cet articles les différentes formes que celle-ci peut prendre afin d’établir un état des lieux de la situation actuelle, puis nous envisagerons des moyens de combler les lacunes du système tel qu’il est, ou de l’améliorer.


II. La gouvernance d’une blockchain


Tout d’abord introduisons les deux principaux types de consensus qui interviennent dans la gouvernance et le bon fonctionnement d’une blockchain.

Rappelons qu’une blockchain est une technologie de registres distribués sur un réseau d’ordinateurs permettant une meilleure sécurité et transparence des données. En effet, il ne suffit pas de corrompre une entité centrale pour prendre le contrôle des données puisque celles-ci sont accessibles sur tous les ordinateurs du réseau, chacun correspondant à un nœud.

Il est important de nuancer la différence entre une Blockchain publique (décentralisée), qui est une véritable innovation disruptive, et une Blockchain privée (centralisée), qui est une innovation incrémentale (amélioration d’un système existant par une petite amélioration).

Un consensus est un critère commun et respecté par toutes les parties prenantes de la blockchain afin d’en assurer la sécurité. Même s’il peut prendre plusieurs formes, toutes impliquent littéralement une preuve de participation au fonctionnement du réseau via la mise à disposition de ressources.


a. Le Proof of Work (preuve de travail)


Introduit dans le livre blanc du Bitcoin, le consensus de Proof of Work demande aux validateurs des nœuds de fournir de l’énergie et de la puissance de calcul afin de miner chaque bloc de la chaine.

Voici ce qui contrôle le Bitcoin: le vote majoritaire. Puisque tous les nœuds du réseau sont égaux, si la majorité décide quelque chose, cela se produira. Et si vous vous opposez au changement, vous êtes libre d’adhérer à d’autres systèmes, c’est pourquoi il existe tant de forks du Bitcoin.

(Littéralement « fourches ». Le bitcoin cash est ainsi la conséquence d’un « hard fork », c’est-à-dire la création d’une chaîne secondaire gardant un tronc commun avec la blockchain principale (la blockchain bitcoin), qui apporte des améliorations par rapport au protocole d’origine.)

Le réseau le plus puissant gagne, et c’est la raison pour laquelle la plupart des utilisateurs, des mineurs et des développeurs sont incités à respecter et à protéger cet accord mutuel. Il est dans l’intérêt de tous de garder le réseau actif, sécurisé et en bonne santé !

b. Proof of Stake (preuve d’enjeu).


Le consensus de Proof of Stake, est apparu un peu plus tard, né du problème écologique que pose le consensus de PoW dont le fonctionnement nécessite une trop grande dépense énergétique. Ici les nœuds du réseau sont contrôlés par des validateurs ayant un enjeu financier dans le protocole. Il s’agira de détenir un nombre défini de token natif de la blockchain et de les « staker » afin de créer un nœud supplémentaire au réseau.

Comme pour le PoW de bitcoin, la gouvernance de ce type de blockchain est assurée par le vote majoritaire.


III. Les DAO


Définition : Une Organisation Autonome Décentralisée est une forme de gouvernance au sein de laquelle il n’existe comme hiérarchie que le pouvoir de vote de chacun, attribué en fonction de l’enjeux (souvent financier) encouru vis-à-vis de la réussite d’un projet.

Il existe de nombreux projets dans l’écosystème DeFi et d’autres voient le jour au quotidien. Chacune de ses initiatives, portée par une volonté commune de s’affranchir du contrôle des banques comme tiers de confiance, cherche à assurer sa gouvernance de la manière la plus transparente est équitable possible.

C’est ainsi que beaucoup de projets trouvent la solution à ce problème à travers la création d’une DAO permettant à chacun de faire entendre sa voix lors des prises de décisions concernant l’évolution de celui-ci.

– Une DAO ne peut pas être arrêtée ou fermée.

– Aucune personne ou organisation ne peut contrôler l’entité (personne ne peut manipuler les chiffres, par exemple).

– Tout y est transparent et auditable, dans un cadre supranational.

Il s’agit donc d’une organisation globale qui est ouverte à tous, qui ne s’appuie sur aucune juridiction, fonctionnant avec du code informatique, et où personne ne peut frauder. Le poids du vote de chacun correspond à la quantité de token du projet qu’il ou elle possède.


IV. Conclusion


Ainsi, il est important de retenir que la gouvernance en finance décentralisée -bien qu’elle prenne des formes différentes selon le consensus utilisé ou le type de protocole au sein de l’écosystème- repose toujours sur les mêmes fondamentaux que sont :

– L’enjeu dans la réussite du projet ou le fonctionnement du protocole

– La participation à la sécurisation du réseau

– La simplicité de l’accès à la gouvernance

Elle vise à être le plus équitable et transparente possible, le code étant open source et inaliénable.

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